Messages clés
- Cette étude a identifié des phénotypes de douleur dans l’arthrose précoce du genou, utiles pour des traitements ciblés afin de prévenir la progression de la douleur.
- Aucune association significative n’a été trouvée entre les phénotypes établis de la douleur et l’aggravation de la douleur sur deux années, ce qui suggère que d’autres facteurs influencent la progression de la douleur dans l’arthrose précoce du genou.
- Les mesures de sensibilité du système nerveux et des variables psychosociales ont été d’une grande valeur pour la phénotypisation, tandis que les caractéristiques de la marche, la force des quadriceps et les comorbidités peuvent également jouer des rôles importants.
Informations sur l’étude
Détails de l’étude
Titre original de l’étude : “Exploring diƯerent models of pain phenotypes and their association with pain worsening in people with early knee osteoarthritis: The MOST cohort study”
Titre en français : “Exploration des diƯérents modèles de phénotypes de douleur et leur lien avec l’aggravation de la douleur chez des patients atteints d’arthrose précoce du genou : l’étude de cohorte MOST” (1)
Objectifs
- Déterminer les phénotypes selon deux stratégies de modélisation chez les patients atteints d’arthrose précoce du genou.
- Établir les caractéristiques des patients et identifier les diƯérences sexuelles liées à ces phénotypes.
- Étudier s’il existe une association longitudinale entre les phénotypes de la douleur et l’aggravation de la douleur lors du suivi à deux ans.
Méthodes
Cette étude a utilisé les données de l’étude Multicenter Osteoarthritis (MOST) pour identifier deux modèles de phénotypes :
- Le modèle A (variables de la douleur) comprenait les seuils de douleur à la pression (PPT), la sommation temporelle (TS), la modulation conditionnée de la douleur (CPM), la catastrophisation de la douleur, la qualité du sommeil, la dépression et la douleur généralisée (WSP).
- Le modèle B (variables de la douleur plus celles liées à la maladie) ajoutait les caractéristiques de la marche, la force des quadriceps, les comorbidités et les caractéristiques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) aux variables du modèle A.
Les participants comprenaient ceux de la cohorte initiale au suivi de 12 ans et les données de base d’une nouvelle cohorte ajoutée au même moment. L’arthrose du genou à un stade précoce était définie par une intensité de la douleur ≤3/10 au cours des 30 derniers jours, un grade Kellgren-Lawrence (KL) ≤2, une fréquence de douleur intermittente « aucune à parfois » et aucune douleur constante. Seuls les patients avec des données complètes au suivi de 14 ans ont été inclus. Les patients présentant une neuropathie périphérique positive ont été exclus. Un genou a été sélectionné au hasard chez les individus atteints d’arthrose du genou bilatérale.
Les phénotypes de douleur ont été créés à l’aide de l’analyse par classes latentes (LCA). Le nombre de classes dans chaque modèle a été établi en utilisant des statistiques d’ajustement. Chaque classe comprenait au moins 10 % de la population totale. L’aggravation de la douleur a été définie par une fréquence de douleur intermittente « souvent ou très souvent », toute douleur constante selon l’échelle “Intermittent and Constant Osteoarthritis Pain (ICOAP)” et une augmentation de la douleur VAS ≥2 au suivi de deux ans par rapport aux données de base.
Principaux résultats
750 patients ont été inclus dans le modèle A et 333 dans le modèle B. Des solutions à 3 classes ont été choisies pour le modèle A et des solutions à 4 classes pour le modèle B. La douleur généralisée (WSP), les mesures de la sensibilité du système nerveux et de la dépression ont montré une dominance dans le phénotype le plus “sévère” du modèle A, tandis que dans le modèle B, les caractéristiques de la marche, la force des quadriceps et les comorbidités sont des caractéristiques dominantes ajoutées au phénotype du modèle A. Le modèle B s’est légèrement mieux ajusté que le modèle A.
Cette étude n’a pu trouver aucune association significative entre les classes de phénotypes de la douleur dans chaque modèle et l’aggravation de la douleur de l’arthrose du genou après deux ans. Les mesures de sensibilité du système nerveux et des variables psychosociales étaient des caractéristiques importantes dans les deux modèles. Les variables de la marche, la force des quadriceps et les comorbidités ont contribué aux classes dans le modèle B. Les caractéristiques de l’IRM ne contribuent as particulièrement aux phénotypes de l’arthrose du genou à un stade précoce, à l’exception de l’extrusion méniscale. Aucune différence significative n’a été trouvée entre les classes individuelles ou les modèles pour augmenter le risque d’aggravation de la douleur.
Conclusion
Cette étude confirme que différents phénotypes peuvent être établis chez les personnes atteintes d’arthrose du genou à un stade précoce. Les variables de valeur pour la phénotypisation sont les mesures de sensibilisation du système nerveux et des caractéristiques psychosociales, tandis que les caractéristiques de la marche, la force des quadriceps et les comorbidités peuvent apporter des informations importantes. Bien qu’aucune relation n’ait été trouvée entre les modèles de phénotypes de douleur et l’aggravation de la douleur, les phénotypes identifiés peuvent faciliter le développement de traitements ciblés pour les patients atteints d’arthrose précoce du genou.
Bibliographie
- Neelapala YVR, Neogi T, Kumar D, Jarraya M, Macedo L, Kobsar D, et al. Exploring diƯerent models of pain phenotypes and their association with pain worsening in people with early knee osteoarthritis: The MOST cohort study. Osteoarthritis Cartilage. 2024 Feb;32(2):210–9.
Lien vers l’étude complète
Cet article est un résumé réalisé sur la base de l’étude suivante. Pour plus d’informations et de détails, veuillez consulter l’étude complète. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des commentaires. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37709187/